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40 poèmes (XVIIe-XXe siècle)

Adaptation : Corinne Kemeny

(affiche : A. Pignot)

- Réprésentation dans le cadre du Festiv'art d'Antony

« On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans... »

(A. Rimbaud, « Roman »)

Au détour d’une rue, soudain, une voix différente se fait entendre. Les passants se retournent, étonnés, vers cet enfant qui, parce qu’il fait acte de poésie, semble presque en mesure – s’il tendait le bras – de se saisir des étoiles. Terrain de jeu immense, la ville se déploie sous ses pas comme un théâtre. De surprise en surprise, de sensations en sensations, il fait résonner entre les pavés et les cieux le murmure des poètes disparus, ces voix étranges qui rappellent à la cité le bonheur d’être libre.

Comment « dire » de la poésie sans pour autant céder à l’aplatissement scolaire de la récitation ? C’est un écueil auquel les enfants-comédiens sont habitués : ne pas feindre mais ressentir, ne pas montrer mais voir.

Les quarante poèmes de ce spectacle, assuré par six enfants-comédiens parmi les plus expérimentés de la compagnie, c’est eux qui les ont choisis, en commun accord avec leur metteur en scène, Corinne Kemeny : le premier parti pris était celui de la liberté, inspirée des auteurs mêmes, de La Fontaine (« Le chien et le loup ») à Jean Genet (« Le Funambule »), en passant par Rimbaud et Prévert.

Bérets, bretelles et pantalons bouffants : c’est dans la bouche de Gavroche, l’enfant des rues, dont Victor Hugo dit qu’« il était joyeux parce qu’il était libre » (Les Misérables, III, 1, chap. XIII), que nous avons voulu rendre à la poésie son souffle de révolte. Quant au maquillage de nos Gavroches, il porte l’héritage de Bip, l’« hurluberlu blafard » indissociable du mime Marceau, et le désir qu’à l’exactitude du mot se joigne la magie gracieuse, fragile et éphémère, du geste mesuré.

Les spectacles en France

2014 - Les Gavroches

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