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Politis

Puck et Puck et colégram...

"Grandioses, les lutins, sinon je me fâche", hurle Corinne Kemeny, un grand sourire aux lèvres. Derrière des parapluies décorés de mousse et de branchages, six gamins trottinent et se donnent la réplique dans un ping-pong verbal aux intonations cristallines.

 

Compagnie de théâtre de la ville d'Antony (Hauts-de-Seine), le Feu Follet est mené avec passion par Corinne Kemeny, metteur en scène. Enchaînement des répétitions, exigence des textes classiques, travail du corps et du jeu sur scène : le Feu Follet ne fait pas de concession à l'âge tendre.

 

L'année dernière, la troupe montait la Biche d'Artémis, en référence aux textes de la tragédie grecque, pour évoquer l'inceste. Cette année, c'est Shakespeare (Songe d'une nuit d'été), Kipling et Baudelaire qui composent Puck, le spectacle que le Feu Follet jouera pour la première fois dans le cadre du Festival des enfants du IXe. À travers Puck, Corinne Kemeny a voulu aborder le thème des couples séparés qui se déchirent pour la garde d'un enfant.

 

Mais la pièce raconte aussi l'univers féerique des lutins, des elfes de la littérature anglo-saxonne. "Un petit monde magique en train de disparaître, car les humains ne le regardent même plus, explique Corinne Kemeny. Je trouvais intéressant de faire le parallèle avec les intermittents du spectacle, car les petites troupes de théâtre sont elles aussi en grand danger."

 

Sur une musique de Pierre Moulias (percussionniste), superbement costumés et maquillés par des professionnels, les petits comédiens se piquent au jeu. La belle Ondine ondule dans sa cape indigo, Puck est remarquable d'espièglerie, Titania, Obéron et la Harpie imposent la force et la colère, les lutins et autres kobolds aux mimiques et au ton justes sont mignons à croquer.

Véronique Lopez (semaine du 15 au 21 mai 2003)

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